Mardi 24 juin dans l’après-midi, le Conseil d’Etat a jugé légale la décision de l’équipe médicale du CHU de Reims de mettre fin à l’alimentation et l’hydratation artificielles de Vincent Lambert. Six heures plus tard, la Cour européenne des droits de l’homme, saisie en urgence la veille par les parents du patient, enjoignait au gouvernement une mesure provisoire l’obligeant à « faire suspendre l’exécution de cet arrêt pour la durée de la procédure devant la Cour ».
Plusieurs personnalités ont donné leur avis sur la décision du Conseil d’Etat.
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Tugdual Derville, délégué général d’Alliance Vita, association pro-vie : « C’est le tuer, sans se l’avouer »
« Qu’on en soit arrivé en France à ce que des magistrats décident qu’un homme ne doit plus vivre génère un grand malaise, spécialement chez les soignants. On a beau dire qu’il s’agit d’un cas particulier, ceux qui se dévouent auprès des quelque 1 700 autres patients pauci-relationnels ou neurovégétatifs reçoivent un message désespérant : à quoi bon ? On prétend qu’il y a acharnement thérapeutique, mais cesser d’alimenter et d’hydrater un patient qui n’est pas en fin de vie, c’est le tuer intentionnellement, sans se l’avouer.
Et pourquoi dénigrer la parole d’une mère qui veut simplement prendre soin de son enfant fragile plutôt qu’exiger son décès ? Enfin, faire lentement mourir Vincent de dénutrition et de déshydratation inciterait les Français à réclamer des formes d’euthanasie plus expéditives. »
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Cet article est paru dans Le Monde du 25/06/2014. Propos recueillis par Laetitia Clavreul et François Béguin, Vous pouvez lire ici les avis des autres personnalités