Petit manuel de manipulation à l’usage de ceux qui veulent imposer à la France un « droit à l’enfant ». Nov 2011
Etape numéro 1 : Transgresser, discrètement
Ce qui est interdit dans l’Hexagone, il faut d’abord l’obtenir à l’étranger. Facile.
Pour les hommes, suivez l’exemple de Marc-Olivier Fogiel. Cette année, l’animateur a ramené avec son compagnon une petite fille née aux Etats-Unis où ils avaient loué les services d’une mère porteuse. Une pratique strictement interdite en France au nom du droit de l’enfant et de celui des femmes. C’est pourquoi les anonymes ont intérêt à importer discrètement les petits. Il existe des filières pour cela. A signaler, pour les bas salaires, les prix compétitifs dans les pays émergents : des femmes pauvres feraient n’importe quoi pour sortir de la misère. Elles sont soldées.
Passons aux Françaises désirant enfanter sans s’imposer une relation sexuelle avec le père de l’enfant. Les options sont moins exotiques.
1/ Pour se passer définitivement du géniteur, se rendre en Belgique : on en reviendra enceinte des fameux bébés « Thalys », obtenus par insémination artificielle avec donneur. Il suffit là aussi de payer. Le donneur est oublié.
2/ A tenter, pour les aventurières, l’option bricolage procréatif avec seringue etc. L’affaire peut être montée dans nos frontières, par Internet et toujours sans relation sexuelle, avec un simple rendez-vous. Car des hommes en mal de paternité sont à la recherche de femmes homosexuelles pour concevoir « sans sexe » un bébé, puis se partager l’enfant.
A ce stade, restez discrets sur les techniques de conception. Elles ne sont pas très romantiques, même si l’actuel maire de Paimpol (Parti radical) se félicite en public d’avoir obtenu son fils grâce à une « généreuse collaboratrice » qui lui a donné ses ovocytes.
L’intérêt de l’enfant ? Chut ! N’en parlons pas pour le moment. Il doit s’effacer devant un désir irrépressible. Considérons donc qu’il n’est pas prouvé qu’un petit d’homme ait besoin d’un père et d’une mère. Peu importe que vous ayez privé délibérément un enfant de l’un ou de l’autre : il ne dit rien. Sa petite bouille de nouveau-né entouré de sourires béats fera fondre les critiques. L’affaire est dans le sac. Vous avez le beurre.
Etape numéro 2 : Mettre la France devant le fait accompli
Il vous faut l’argent du beurre. Sortez du bois !
Les enfants sont à dévoiler dans leur cocon de tendresse. A faire filmer et photographier sans modération.
Car le moment est venu de mettre la mère-patrie à contribution. C’est votre chance : elle est généreuse et ne pose pas de question indiscrète. Votre santé et celle de votre bébé « Thalys » seront suivies gracieusement, dès le début de la grossesse et jusqu’à l’accouchement.
Pour les bébés issus d’un bricolage procréatif, vous pouvez même réussir à faire entrer deux femmes et deux hommes en salle de naissance et partager à quatre le grand moment. Sympa d’impliquer les hommes si vous avez négocié avec eux la garde alternée. Rassurez-vous : personne n’osera vous reprocher de discriminer le nourrisson en prévoyant de le balloter entre deux foyers. Par ailleurs, ce serait jouer à la fée Carabosse que de prédire qu’il devra aussi endurer d’autres séparations, en cas de vie sentimentale chaotique des quatre heureux parents.
Si quelque mauvais ange tente une critique, renvoyez le presto à la proportion de couples hétéros en rupture ; ça lui clouera le bec. La priorité : c’est vous. Et l’essentiel, c’est qu’un beau bébé comble votre manque d’enfant.
Pour la suite, la République a bon dos : elle vous fera bénéficier de tout l’arsenal de ses prodigalités : assurance maladie, gratuité scolaire, tarifs préférentiels si vous profitez de l’avantage « monoparental » etc. A calculer au mieux.
Vous voilà avec l’argent du beurre. Il reste à conquérir la crémière.
Etape numéro 3 : Revendiquer la transgression
L’homoparentalité que vous avez organisée, en occultant l’intérêt de l’enfant, c’est le moment de la revendiquer… « dans son intérêt » ! Embobiner ainsi la société, c’est le coup de génie.
Mais pour gagner, il faut entrer dans cette bataille judiciaire et médiatique avec agressivité.
Si vos bambins sortent d’une mère porteuse, accusez « la France des droits de l’homme » de priver vos pauvres enfants d’état civil. D’en faire des apatrides. Criez que c’est inhumain.
L’enfant vient-il d’une insémination avec donneur ? Pour forcer la société à reconnaître qu’il doit avoir deux mamans, faîtes planer la menace de votre propre mort ou d’une séparation d’avec votre compagne. Votre objectif d’étape : obtenir pour elle la « garde conjointe ». Faite confiance à votre avocat pour monter un dossier béton et le médiatiser.
Surtout, n’ayez pas peur de vos contradictions. Avoir sciemment contourné la loi démocratiquement votée, qui vous gênait, ne vous empêche aucunement d’utiliser à fond les lois qui vous intéressent, et même de les manipuler à votre avantage. Au besoin, faîtes bien sentir que vous vous inscrivez dans le sens de l’Histoire. Laissez entendre que ce que vous désirez est « inéluctable » : c’est le meilleur moyen de le faire advenir. Intimidez vos adversaires en brandissant les lois anti-homophobie propres à les réduire au silence. Et s’ils les critiquent, mettez en avant la démocratie.
Si les Parlementaires semblent réticents, le concept d’homoparentalité peut pénétrer les cerveaux par des artifices juridiques voire judiciaires. Déjà, vous avez réussi à faire oublier qu’un enfant ne peut – pour le moment – être conçu que d’un homme et d’une femme. En attendant le clonage. Il vous a suffi d’occulter totalement le géniteur ou la génitrice. Mais attention, pas de gaffe ! Gardez-vous, pour toujours, de les nommer père ou mère biologique.
En réalité, ne vous inquiétez pas trop car vous avez des alliés : les personnes qui vivent une relation homosexuelle après avoir, en d’autres temps, procréé naturellement, dans le cadre de relations avec une personne de sexe opposé, parfois même d’un mariage en bonne et due forme, suivi d’un divorce. Ils sont incontestablement « parents » et se disent « homosexuels ». Ce sont les fers de lance de la notion d’ « homoparentalité ». Il faut les dire très nombreux, puisqu’ils sont incalculables… Par un tour de passe-passe, leur lobbying a réussi à faire accoler à une pratique particulière (l’homosexualité) une réalité antinomique : le fait de devenir parent. Peu importe que l’homoparentalité n’existe pas dans les faits (une relation homosexuelle restant inféconde), l’usage du mot a imposé la légitimité de votre revendication dans les esprits. Quand on dit que la parole est créatrice !
Etape numéro 4 : Passer à l’enseignement
Et ce n’est pas tout : il manque encore le sourire de cette crémière. L’homoparentalité triomphante, dont vous êtes les pionniers, il faut l’enseigner aux petits Français, sans tarder.
Grâce à vous, on peut dynamiter le modèle ringard d’une famille hétéro-centrée. C’est le parti socialiste qui le dit, et la majorité présidentielle hésite à lui résister. Les politiques détestent par dessus tout être suspectés d’homophobie. C’est un mot piège car il amalgame à l’idée de haine et de discriminations injustes dont peuvent souffrir des personnes homosexuelles toute opposition aux revendications politiques de leur lobby, à commencer par… l’homoparentalité. Amalgame pratique pour tuer la pensée. Arme fatale dans la guerre des mots.
Derrière ce paravent, constituez-vous en association. Inventez une folle statistique : 350 000 enfants concernés. Plus c’est gros, plus ça passe.
D’un coup de gueule, vous obtiendrez d’un ministre de l’Education nationale apeuré l’ajout de la mention « homoparentale » aux familles – notez bien le pluriel – étudiées dans une option de Terminale L. Pour commencer, acceptez d’entrer au lycée par cette petite porte. Vous connaissez le coup du pied passé dans l’ouverture…
Si un conservateur prétendait encore que le petit d’homme a besoin d’être élevé par un père et une mère, faites-lui le coup du choix truqué : il s’agit de mettre en scène un couple hétéro alcoolique qui tabasse sans arrêt ses pauvres gosses face à deux adorables homos qui les cajolent. En général, ça passe. Plus tard vous pourrez traduire en justice vos opposants. Patience.
Un dernier conseil. Vos enfants vont bien. Quoiqu’il arrive, c’est le discours officiel. Il ne faut pas s’en écarter si vous voulez garder l’avantage. Même à l’adolescence. Faites peser le moindre petit coup de blues des rejetons sur le compte de « l’homophobie ambiante ».
Et si, par malheur, l’un d’entre eux avait un jour le culot de vous reprocher de l’avoir privé d’un père ou d’une mère, prenez-le à part et expliquez-lui qu’il vous doit la vie. C’est-à-dire tout.
Dites-lui bien que contester la façon dont vous l’avez conçu reviendrait à remettre en cause son existence même. Ça le calmera.