Dimanche dernier, on fêtait à l’Elysée la Convention internationale des droits de l’enfant. Le président de la République avait convié des leaders associatifs, dont Pascale Morinière qui préside la confédération nationale des associations familiales catholiques. Également médecin, le docteur Morinière a logiquement pointé devant Emmanuel Macron une incohérence : on célèbre en grande pompe une convention internationale signée par la France, qui affirme, en son article 7 « L’enfant [a] dès [sa naissance] (…), dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux » et « en même temps », on veut légaliser la conception artificielle d’enfants délibérément privés de père.
La réponse présidentielle a fait grand bruit : « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père, c’est forcément un mâle ».
Agnès Buzyn avait déjà prétendu que le père, n’était pas forcément un homme. En réponse à l’affirmation interrogative d’une journaliste de la chaîne parlementaire : « Un père, c’est une fonction symbolique. Cela peut être une femme ? », la ministre de la Santé avait acquiescé : « Cela peut être une femme, évidemment. Cela peut être une altérité qui est trouvée ailleurs dans la famille, on le voit, cela peut être des oncles, […] une grand-mère. »
Certains ont tenté d’atténuer l’absurdité de sa réponse en expliquant que madame Buzyn, se fondant sur la psychanalyse, parlait du rôle symbolique du père.
Or, justement, des psychanalystes fustigent la PMA sans père, comme Jean-Pierre Winter qui se démarque pourtant des manifestations.
Je le cite : « Si la loi sur la PMA autorise les femmes seules ou homosexuelles à avoir des enfants, cela signifie tout simplement que la société est en train d’organiser l’effacement du père. Et ne pensez pas que je remette en question l’homosexualité…, poursuit le psychanalyste, Je constate juste les dégâts imputables au manque de père chez les enfants. Et même chez les adultes. Dans mon cabinet, la souffrance la plus vive est incontestablement celle liée à l’absence d’un papa. Si la loi passe, cela arrivera même dans les familles où il est présent. On ne l’écoutera plus, car il sera devenu, symboliquement, quantité négligeable. »
Force est de constater que cette récidive au sommet de l’Etat révèle une position constante : une femme peut être père. Le masculin est accessoire, réduit à un spermatozoïde. On nage dans le bain empoisonné de la post-vérité.
En réalité, tout père étant masculin, j’affirme que nier son genre est un grave abus de pouvoir.
Une réflexion au sujet de « Le père femelle (31 janvier 2020) »