Âneries démographiques (18 janvier 2019)

 

 

Les derniers chiffres de l’INSEE sont tombés : 12 000 naissances de moins en 2018. Notre taux de fécondité baisse d’un cran. Sous le seuil des 2 enfants par femme depuis quatre ans, il est à 1,86, alors que les Françaises voudraient en moyenne 2,3 enfants. Les politiques publiques sont en cause. Déjà, l’hiver démographique à venir est un casse-tête pour les retraites…

Eh bien ! tout cela semble réjouir un ancien député et ministre écologiste. Yves Cochet propose – pour lutter pour le climat – de punir les Français qui font trop d’enfants et donc, selon lui, polluent. Dans une interview du 3 janvier publié par l’Obs, il suggère de « renverser notre politique d’incitation à la natalité, en inversant la logique des allocations familiales. » Il les supprimerait carrément dès le troisième enfant ! Le néo-malthusianiste voit un drôle d’intérêt à la chute de la natalité. On pourra « mieux accueillir les migrants » ! Vous allez me dire qu’Yves Cochet a quitté la politique, qu’il provoque et déraisonne.

Mais que dire des déclarations de l’actuelle ministre de la Santé ? Savez-vous ce qu’a vanté Agnès Buzyn devant les chiffres de la natalité ? La congélation des ovocytes des femmes jeunes. À entendre la ministre : « Cette autoconservation peut faciliter l’accès à la maternité (…) pour les femmes après l’âge de 37/38 ans », leur permettant ainsi « de faire plus d’enfants », (…) « de choisir de faire carrière et de se marier beaucoup plus tard. »

Je passe sur l’étrange référence au mariage, qu’on sait désormais dissocié de la fécondité. Mais, tranquillou, voilà qu’on suggère aux femmes en bonne santé le pénible parcours du combattant de l’hyperstimulation ovarienne, de la fécondation in vitro et d’une grossesse tardive, toujours aléatoire et risquée. Bref de glisser de la couette à l’éprouvette, sans motif médical, juste pour faire carrière avant de fonder une famille plutôt que d’être aidées à concilier les deux.

Avec tout le respect que j’ai pour la fonction ministérielle, je décerne à cette idée la palme de l’ânerie. Sérieusement, si les femmes ne résistent-pas, la bio-technocratie étatique étendra son emprise sur leur corps. Certaines sont déjà poussées au prélèvement ovocytaire. Or, sachez qu’il y a un loup : les ovocytes de femmes jeunes sont convoités par des chercheurs et des procréateurs qui voudraient dès que possible « rajeunir », grâce à ces ovocytes, ceux de leurs clientes plus âgées en les combinant.

Tout féminisme authentique doit respecter l’écologie du corps féminin.

 

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