Tugdual Derville était l’invité de CNews pour débattre de la PMA face à Dominique Boren, co-président de l’APGL, dans l’émission Le Carrefour de l’Info, le 13 juin 2019.
Verbatims extraits de l’émission :
« La Ministre de la santé vient d’exprimer un mépris très fort pour notre mobilisation : « Ils n’attendent que cela pour exister » ; depuis plus de 30 ans je me bats pour des enfants, j’accueille et j’accompagne des enfants qui ont été privés de père par des accidents de la vie. Et voilà qu’une loi va organiser l’effacement, l’escamotage du père ? Et plus encore, l’effacement de 50% des origines biologiques, généalogiques d’un enfant ? C’est pour l’enfant que nous nous mobilisons. »
« Le président de la République avait effectivement promis un débat apaisé ! Ce n’était pas un engagement de son programme de campagne. »
« Nous allons nous engager pour que les Français de demain ne soient pas privés délibérément de père par des systèmes de procréation artificielle, par des filiations qui sont bricolées. »
« J’ai été dans le bureau du Garde de Sceaux pour en discuter pendant deux heures, il n’y a pas de solution possible qui respecte profondément l’enfant dans cette histoire. On va inventer des filiations avec deux mères, dont l’une sera une vraie mère qui aura accouché de l’enfant, et l’autre sera une mère qui sera à demi mère, fausse mère au fond ; ça va être extrêmement violent pour ces deux femmes. Et puis il s’agit aussi de donner des enfants à des femmes célibataires, qui n’ont pas de problèmes médicaux, qui n’ont pas de problèmes d’infertilité, de même que les couples de femmes. Donc on détourne la médecine, on détourne les fonds publics qui n’ont pas besoin de cela, au profit d’un basculement vers le droit à l’enfant, l’enfant-objet, et vers la GPA. »
« Je reprends à mon compte les propos du Premier ministre (je les cite) : « Nous nous opposons résolument à la PMA pour les couples homosexuels féminins et à la GPA, qui au nom de l’égalité ne manquera pas d’être réclamée par la suite ». Il s’est renié, mais nous portons cette parole car il est profondément indigne que l’État organise cet escamotage, cette amputation du père pour l’enfant. Voilà notre mobilisation. »
« Madame Buzyn exagère de prétendre que nous voulons exister ; nous voulons simplement que les enfants aient un père, et c’est le souhait de l’immense majorité des Français ; deux sondages récents le montrent.
« Les Gilets Jaunes sont passés par là, nous avons maintenant la revendication de [familles à] 3 parents, de la gestation par autrui qui est derrière… et donc nous sommes beaucoup plus motivés encore. On nous a pris pour des andouilles : on nous a promis qu’il n’y aurait pas la PMA, le Premier Ministre actuel nous l’a promis, maintenant on nous promet qu’il n’y aura pas la GPA… donc nous sommes mobilisés très fortement pour l’enfant. Sans être j’espère stigmatisés, dans la mesure où nous travaillons avec des professionnels de l’enfance qui savent à quel point les enfants souffrent. »
« Notre mobilisation prendra toutes sortes de formes : auprès des parlementaires, dans la rue, mais surtout en montrant, en expliquant aux Français la réalité de cette loi. Parce qu’on n’entend pas [être] porté l’intérêt de l’enfant : c’est ça qui pour nous est le souci majeur. 91 % des Français estiment que le rôle du père est essentiel, 79% des Français estiment que les enfants privés de père sont défavorisés par rapport à ceux qui ont leur père et leur mère, et 55% estiment qu’il n’est pas légitime de priver un enfant de son père.
« [L’APGL] se victimise, comme en témoignent ces propos de 2014 : « L’homoparentalité conserve toute la puissance de subversion qui permet d’exploser le modèle, en prônant la coparentalité, en revendiquant la possibilité d’avoir plus de deux parents. » Nous ne voulons pas que les enfants soient privés de père par une « explosion du modèle ». Il y a assez de souffrances aujourd’hui par manque de pères, pour que nous puissions résister à l’amputation du père par des personnes qui ont des revendications extrêmement subversives. »