« Êtes-vous un homme ou une femme ? ». Savez-vous que cette question toute simple est aujourd’hui contestée ? Les tribunaux français ont pourtant résisté à la pression de quelques-uns qui revendiquaient une catégorie juridique « sexe neutre ». Eh bien, j’ai découvert hier qu’on est en train de nous l’imposer insidieusement à l’occasion des Etats généraux de la bioéthique (vous savez, cette grande consultation citoyenne qui vient de commencer, pour préparer la prochaine révision de la loi de bioéthique). Pour plusieurs Espaces éthiques régionaux, chargés dans chaque région administrative d’organiser des enquêtes et des débats citoyens, c’est visiblement l’occasion de propager la théorie du genre.
Vous vous souvenez sans doute de la controverse qui a agité la France sous le précédent gouvernement… Certains ministres étaient accusés de vouloir inculquer aux enfants, dès leur plus jeune âge, le déni de la complémentarité hommes-femmes. Avec, comme objectif ultime, de « neutraliser » l’altérité sexuelle.
Je passe vite sur l’écriture inclusive qui peut être suspectée d’être un outil de cette théorie du genre, et pas seulement d’un certain féminisme. Le Premier ministre actuel a beau avoir désavoué son usage dans les documents publics, l’Espace éthique de la région Pays de la Loire a bel et bien choisi ce jargon pour le titre d’un grand débat : « L’assistance médicale à la procréation pour tou·[point médian]te·[point médian]s [point d’interrogation]? »
Plus explicitement, la fameuse – et fumeuse – théorie du genre fait irruption dans plusieurs questionnaires proposés aux citoyens dans le cadre des États généraux. J’ai sous les yeux la toute première question posée par l’Espace éthique azuréen aux citoyens du Sud-Est s’impliquant dans les Etats généraux : « Quel est votre sexe ? » Trois choix sont proposés : Féminin, Masculin et… Autre ! Il n’y aurait plus deux sexes. Ce n’est même pas un débat qu’on nous propose, c’est un précepte qu’on nous impose. J’ai aussi sous les yeux la synthèse d’un autre questionnaire, cette fois de l’Espace de réflexion éthique Auvergne Rhône-Alpes (je lis) : « Le choix a été fait de proposer comme hypothèse de réponse l’option « sexe neutre » qui a été choisie 13 fois (sur quelque 3000 réponses). Le venin de la neutralisation du genre est inoculé. Et voilà le grand « débat citoyen » annoncé qui sert de Cheval de Troie à une idéologie dont on nous avait assuré qu’elle n’existait pas. En tout cas, ce prétendu « sexe neutre » nuit déjà gravement à la neutralité du débat !