Je veux m’appuyer sur la science pour trancher la controverse du nouvel an sur les résolutions. D’un côté les résolutionnistes persistent à prendre des résolutions pour s’améliorer ; de l’autre les anti-résolutionnistes estiment que c’est inutile. Qui a raison ? L’avantage statistique semble être aux anti-résolutionnistes, qu’on peut aussi nommer aquoibonistes. Une étude a montré que 88% de nos résolutions annuelles ne seront pas tenues.
Faudrait-il se décourager ? Pas du tout ! Car on a aussi prouvé que, parmi les personnes qui désirent changer, celles qui prennent des résolutions ont bien plus de chances d’aboutir au changement désiré que celles qui n’en prennent pas du tout. Certes, seulement 12 % des premières tiendront leurs résolutions du premier coup. Mais beaucoup d’autres, à force de les reprendre sans se décourager, finiront par y parvenir. Nombre d’anciens fumeurs peuvent en témoigner.
J’explique comment éviter les résolutions intenables dans mon dernier livre pour lequel j’ai pris la résolution de ne pas faire de publicité sauvage. Mais j’ai oublié d’ajouter ce qui devrait nous mettre la résolution à la bouche aujourd’hui : le début de l’année civile est le meilleur moment pour décider et mettre en œuvre le changement désiré. C’est psychologique : on laisse tomber les vieilles fripes de 2018. Et l’on endosse le costume neuf de 2019.
Mais quelle révolution pourrions-nous vraiment engager, qui ne serait pas un vœu pieux égotique, qui pourrait transformer le monde, et qu’on pourrait tester sans attendre, presque sans effort ? J’ai trouvé. Cette résolution tient en un mot : sourire ! Mère Teresa affirmait « nous ne saurons jamais tout le bien qu’un simple sourire peut faire » Croyait-elle si bien dire ? Il y a encore une étude scientifique pour lui donner raison. Un chercheur, posté devant l’ascenseur d’un grand magasin, sourit gratuitement à certains clients. Un instant plus tard, à l’étage, un autre chercheur, figurant un client égaré, s’écrie « J’ai oublié mes lunettes au rayon parapluies ! Qui peut m’orienter ? »
Eh bien, 70% de ceux auxquels on a souri devant l’ascenseur rendront ce service, contre seulement 35 % de ceux auxquels on n’a pas souri. Conclusion : recevoir un simple sourire double notre altruisme spontané ! En ce temps de mécontentement généralisé, que coûte de lancer, à la première occasion, la révolution du sourire ? Il n’est pas indispensable de se rencontrer : au téléphone comme à la radio, un vrai sourire s’entend, n’est-ce pas Stéphanie ?