La PMA qui cache la forêt
Le Comité consultatif national d’éthique a rendu son avis. Il tient en trois mots : ouvrez les vannes !
Ses Etats-généraux de la bioéthique ont beau avoir clairement montré l’attachement des Français au père comme précieux repère pour l’enfant, on propose d’organiser un système de distribution de sperme et d’insémination pour les femmes célibataires ou vivant à deux. La ministre de la santé l’a anticipé : ce serait gratuit. C’est l’État qui paye ! Que nos impôts puissent financer un marché public étatisé de la procréation, qui amputerait des enfants de toute référence paternelle, ça me révolte. Effacer le père, est-ce de la médecine ? Peut-on piétiner l’intérêt supérieur de l’enfant au nom du désir tout-puissant des adultes ?
En plus, cette prétendue PMA pour toutes (en réalité pour quelques-unes) c’est l’arbre qui cache la forêt des injustices. On glisse vers les mères porteuses. Le comité d’éthique s’y oppose pour le moment. Mais il donne aux hommes un argument choc pour exiger cette gestation par autrui : leur discrimination. Si toute femme a droit au sperme sans relation sexuelle, ni problème d’infertilité, pourquoi interdire aux homme l’accès aux ovocytes et la location d’utérus ?
La boîte de Pandore est grande ouverte. D’autant que le comité d’éthique a opéré trois graves revirements :
D’abord il soutient l’implantation des embryons post-mortem, c’est-à-dire après la mort du père. Si l’on conçoit des enfants sans père, qu’une veuve tombe enceinte de son défunt mari ne pose plus aucun problème. Faire naître des orphelins de père ? On marche sur la tête !
Ensuite, il prône l’intensification des tests de sélection des embryons et des fœtus. Si le bébé est fabriqué, il doit être conforme à des normes de qualité. Il faut trier, noter, jeter. Produire le plus possible de bébés zéro défaut, c’est l’eugénisme en marche.
Enfin, le comité d’éthique a retourné sa veste sur l’auto-congélation des ovocytes, matière première convoitée : on inciterait les jeunes femmes à subir des ponctions ovocytaires contre la promesse de devenir mères, plus tard, par fécondation in vitro. Comme si le recours à la FIV était anodin, et son résultat garanti !
Les drôles de sages ne disent surtout pas aux Français à quel point ce basculement de la couette à l’éprouvette alimente le juteux business du marché de la procréation et des gamètes. Emportés par leur élan, ils ouvrent aussi la porte aux embryons transgéniques et même aux embryons chimères homme-animal.
N’en jetez plus ! C’est bien assez pour descendre dans la rue.