Sophie Nouaille recevait Tugdual Derville, auteur de 67 recettes de bonheur, l’écologie humaine en actions (Éditions Emmanuel), et aurélie Godefroy, auteur de Éloge de la douceur (éditions de l’Observatoire) dans l’émission En quête de sens, sur Radio Notre-Dame, le 22 novembre 2018.
« Douceur, tendresse, fragilité, bienveillance, humain, des mots qui détonnent tant ils sont évacués d’une vie agressive et consumériste dans une société qui nous pousse à la compétition, à la performance ou à l’individualisme! Le monde a pourtant bien besoin de douceur! Elle n’est pas réservée qu’à l’enfance! Je vous invite ce jeudi à retrouver le chemin de la douceur et du vrai bonheur de vivre à l’école de l’écologie humaine ! »
Émission à réécouter ici (53 min) :
Quelques verbatim issus de l’émission :
« Mère Teresa lors de son Prix Nobel à Oslo a dit « je vous propose d’aimer jusqu’à en avoir mal » ; il ne faut pas nier que tout attachement expose à la souffrance. La quête de bonheur passe aussi par l’épreuve. »
« L’arbre qui s’abat fait plus de bruit que la forêt qui pousse » : le bien ne fait pas de bruit, quand la violence fascine. On ne réalise pas assez toute la gratuité qui s’exerce dans la société humaine, qui représente selon les économistes 2/3 du PIB ! »
« J’ai participé à un Congrès international Humanum à Rome, où l’on montrait l’importance de la parité homme-femme, comme le yin et le yang. Cette complémentarité peut être source de douceur et de bienveillance pour l’humanité. »
« J’ai basculé dans le bonheur par la rencontre de personnes touchés par le handicap, et découvert combien la tendresse est analgésique. Nous avons besoin de tendresse physique : nous sommes des êtres incarnés, pas des cerveaux sur pattes. »(recette 33)
« Il est fondamental d’habiter notre for(t) intérieur, sanctuaire inviolable de la conscience ; on y entend l’appel des pauvres, on y puise l’élan pour s’engager au service des plus fragiles, qui sont la clef de notre humanisation » (recette 9)
« On se trouve en se donnant. Mais attention à ne pas trop se sacrifier, comme peuvent parfois le faire certaines femmes, qui s’oublient trop ; il faut prendre soin de soi pour pouvoir faire profiter les autres de tous nos talents. » (recette 49)
« Nous sommes des êtres en relation et pas des îlots solitaires, nous apprenons à nous connaître par les autres. Il faut savoir recevoir, par exemple pour les hommes accepter de demander leur chemin ! » (recette 40)
« La paix est un travail, un travail sur soi pour se désarmer, un travail pour plus de justice. Starets Silouane, grand moins orthodoxe du Mont Athos, dit que « l’amour sincère de l’ennemi est LE critère du christianisme » ; c’est fondamental pour notre humanisation. » (recette 13)
« Lorsqu’on est confronté à des contradicteurs, apprenons à nous décentrer de notre point de vue, à voir depuis leur colline. Nous ne serons pas forcément d’accord, mais nous pourrons creuser ensemble, malgré les cailloux, le puits de la vérité. » (recette 20)
« Au lieu de déplorer vainement et de se lamenter que les malheurs du temps, chacun de nous peut être moteur de l’histoire, autant sinon plus que les grands leaders, en agissant à notre hauteur, là où notre cœur nous porte, pour soulager les misères que nous voyons, par la prière, par des œuvres de miséricorde ». (recette 1)
« À l’approche de Noël, je propose une idée de cadeau à la portée de tous : écrire une vraie belle lettre, à la main, qui voyagera, arrivera, et touchera la personne chère qui la recevra, par le temps et l’attention qui lui auront été consacrés ». (recette 42)
« On ne demande pas à un crapaud de devenir plus batracien ; mais l’homme doit sans cesse tendre vers plus d’humanisation, sous peine de glisser vers la barbarie. Faire preuve d’humanité, au fond, c’est se pencher vers un plus fragile, pour en prendre soin » (recette 67).
Une réflexion au sujet de « En quête de sens, 22 novembre 2018. Comment échapper à une société de plus en plus violente ? »