Deux invitations à la télévision m’ont laissé une impression contrastée.
D’abord chez Cyril Hanouna sur C8, face à Jacqueline Jencquel. Vous avez, cette femme de 74 ans qui annonce son suicide en Suisse pour 2020, bien qu’elle semble en bonne santé. À l’image de son animateur, l’émission Balance ton post est trash. Elle dérape vite dans la vulgarité. Au moment du direct, j’ai croisé l’invité surprise de minuit : une poupée gonflable, objet sexuel qu’une maquilleuse m’a dit avoir été dégoûtée de devoir grimer.
Pourtant, la rencontre avec Jacqueline fut belle. Alors qu’on dit que les Français sont pour l’euthanasie, les chroniqueurs n’étaient pas unanimes. Le rappeur Doc Gynéco a lancé à Jacqueline un émouvant : « Je veux que tu vives ». J’ai pu insister sur son rôle de grand-mère et lui signaler – sans hargne – qu’elle avait blessé mes amis porteurs de handicaps en assimilant la dépendance à la fin de la vie. Elle avait l’air un peu perdue, dépassée par le buzz lancé par ses propos grossiers. Et je dois reconnaitre que Cyril Hanouna nous a respectés. Mais surtout, après le direct, Jacqueline et moi nous sommes vraiment rencontrés. Ayant vu une de mes videos sur le débat bienveillant, elle a reconnu que je n’avais rien d’agressif et que nous avions « beaucoup en commun ». J’ai pu lui dire à quel point l’accueil de la vulnérabilité m’avait ouvert à de belles relations. Nous nous sommes quittés bons amis, après nous être embrassés sous les yeux surpris de ceux qui nous avaient fait venir.
Deux jours plus tard, j’étais convié par Roselyne Bachelot à débattre sur LCI avec l’avocate militante Caroline Mécary sur le thème Morale : les cathos font-ils la loi ? Il régnait sur le plateau une tout autre atmosphère. Vous pouvez visionner le replay pour en juger. J’avais rarement senti flotter une telle haine. Le catholicisme est le bouc-émissaire idéal. Punching-ball sur lequel on s’acharne d’autant plus qu’il est non-violent. Pendant les publicités, j’ai dit à ceux qui conjuguaient leurs attaques : « Votre agressivité me surprend ! Mais frappez fort, puisque vous ne risquez rien ! »
Heureusement, entre ces deux émissions, j’avais fait une immersion bienfaisante au Congrès Mission, invité à intervenir aux côtés, notamment, de la présidente du Secours catholique. Quelle joie de partager ensemble nos engagements, en nous encourageant publiquement à défendre les plus pauvres, quels qu’ils soient, dans un esprit d’unité et de communion !
Les amis, il ne suffit pas de serrer les dents ; nous devons resserrer les rangs.
2 réflexions au sujet de « Entre amour et haine (04 octobre 2018) »